Répression des mouvements écologistes: FedPol entre dans la danse
"Des militants proclimat traqués comme des terroristes" Suite à un simple communiqué antimilitariste, la police fédérale a sorti les gros moyens face à la Grève du Climat. Mais pourquoi?
Le 14 juillet, 24 Heures publiait un article plus qu’inquiétant. Suite à un communiqué antimilitariste signé par les sections vaudoise et genevoise de la Grève du Climat, la police fédérale (FedPol) a sorti les gros moyens.
20 Minutes titre même “La FedPol a usé de moyens dignes du FBI contre des militants proclimat”.
Usage de logiciels que le FBI utilise pour traquer des terroristes, perquisitions, séquestre de matériel informatique, intrusion dans nos serveurs, copie de nos e-mails, espionnage de conversations politiques de la Grève du Climat et de la Jeunesse socialiste, interrogatoires, crackage et scan de téléphones et ordinateurs...
Cette opération, qui ressemble furieusement à une tentative d’intimidation, n’est pas le premier acte répressif contre les mouvements écologistes en Suisse.
Les amendes (et parfois les coups) pleuvent. La police intimide certain·es militant·es. Nos manifestations sont entravées. Des centaines de policiers·ères sur-équipé·es ont expulsé les zadistes de la Colline. Le ministère public vaudois s’acharne à vouloir mettre ces derniers·ères en prison.
Et certain·es politicien·nes nous traitent même de terroristes. Sans compter les menaces de mort émises par l’extrême-droite fasciste .
Mais pourquoi?
Manifestement, nous faisons peur.
Même si nos manifestations, motions, référendums, initiatives, conférences, affiches, tractages, grèves étudiantes et mêmes blocages sont pacifiques et ont peu d’impact direct, nous faisons peur. Même si la ZAD se résumait matériellement à l’occupation d’une maison délabrée dont le propriétaire se fichait, sur un terrain ouvert au public, elle faisait peur. Même si le communiqué antimilitariste en question n’a pas eu d’effet notable, il a fait peur.
Pas seulement parce que nos actions elles-mêmes seraient trop extrêmes. Mais parce que nous osons imaginer un monde différent et remettre en question les règles du système politico-économique actuel.
La Grève du Climat ne se plie pas aux règles du capitalisme vert et rejette la croissance infinie dans notre monde fini.
La Grève du Climat ne se contente pas des outils institutionnels, mais crée et soutient des structures alternatives au système actuel.
Et surtout, la Grève du Climat refuse de respecter les règles d’un jeu créé pour que nous ne puissions pas le gagner.
Cela suffit à faire peur.
À nous rendre dangereux·ses.
Il n’est pas étonnant qu’un simple communiqué antimilitariste enrage l’extrême-droite (notamment Jean-Luc Addor, soucieux des lois concernant cette affaire, mais lui-même condamné pour discrimination raciale) et serve de prétexte la Confédération pour nous intimider et nous espionner.
La police, les tribunaux, l’extrême-droite, les capitalistes n’accepteront pas que nous bâtissions un monde débarrassé de la croissance. Iels n’accepteront pas la justice climatique. Iels n’accepteront pas de sacrifier les profits de quelques-un·es, même pour préserver notre environnement commun.
La planète brûle. Et l’État nous empêche d’éteindre l’incendie. Nous ne nous laisserons pas réduire au silence.
